Marc-Anthony Anner a au moins 2 passions : la formation des jeunes et le hockey. C’est en réunissant les 2 thématiques qu’en 2008 il a été l’initiateur de l’International Chablais hockey Trophy (ICHT).
Aujourd’hui, il se retrouve, un peu malgré lui, à la tête de la Fédération Suisse de hockey sur glace, en poste ad interim. Retour sur le parcours d’une personnalité atypique.
C’est un peu par inadvertance que le jeune Marc-Anthony commence le hockey à l’âge de 8 ans : «Petit j’habitais à Morges, un jour après la fête d’anniversaire chez un copain,je l’ai accompagné à son entraînement de hockey. Son coach m’a tout de suite mis sur la glace et depuis je n’ai plus jamais vraiment quitté les patinoires… », évoque t-il avec sourire.
Jeunesse en tant que hockeyeur
Marc-Anthony joue à Morges jusqu’à ses 16 ans puis il se retrouve face à un premier grand choix,soit il peut intégrer le Lausanne Hockey club soit partir au HC Villars : «Mes copains de la sélection Romande allaient rejoindre Villars, je préférais rester avec eux. Depuis je suis resté dans cette région !»
Sa carrière de hockeyeur se passe alors principalement à domicile mais il évolue également au sein du HC Leysin en 2e ligue. Puis vers l’âge de 25 ans, il décide d’arrêter : «C’est une période ou je commençais à m’intéresser à d’autres choses. J’aime aussi la culture, le théâtre, l’art et je me suis tourné vers ce type d’activités pendant quelque temps.».
«Le président du HC Villars de l’époque est venu me chercher, il me voyait compétent pour la formation des jeunes mais j’ai refusé.», nous explique Marc-Anthony. C’était un peu reculer pour mieux sauter car finalement c’est au comité du club de hockey Villardou qu’il prend place en tant que vice-président puis en tant que chef technique à la fin des années 90. Finalement au détour d’une nouvelle opportunité, en 1998 le Chablaisien d’adoption fait son entrée à la Fédération en tant que délégué de la Romandie au parlement du hockey Suisse.
S’initier au sport-politique
Il évoque une période difficile pour le hockey Suisse mais se dit avoir été très bien entouré pour commencer une certaine forme de carrière : «J’ai été pris sous l’aile par les bonnes personnes qui ont su m’apprendre les rouages du sport-politique.». Après une dizaine d’années de mandat sous cette casquette, Marc-Anthony mûrit alors l’idée de la réalisation d’un tournoi international qui prendra place dans le berceau du hockey Suisse, à savoir le Chablais. En 2008 on fêtait les 100 ans du hockey dont la naissance avait eu lieu à l’hôtel des 3 Couronnes À Vevey.
Et de fait, tout en restant délégué Romand il créé L’International Chablais Hockey Trophy (ICHT), ce tournoi annuel dont la 1ère édition se déroula en 2009 et qui aura lieu pendant 15 ans :«Nous partions de presque rien, c’était un pari un peu fou, mais j’aime fédérer et bousculer un peu les habitudes!»., nous confit-il.
«Je ne suis pas carriériste…»
L’histoire de Marc-Anthony Anner sonne comme une certaine forme de destinée, autant il sait saisir les occasions et mener ses projets à bien, autant les opportunités semblent lui sauter dessus de manière fortuite comme s’il se trouvait à chaque fois au bon moment et au bon endroit. Humblement il relate : «Je n’aurais jamais imaginé tout ça, je faisais du sport simplement parce que j’aimais ça. J’ai une grande soif d’apprendre, je voulais voyager, découvrir des gens et des cultures. Finalement, oui je pense que le hockey m’a permis tout ça… ».
En 2019 une nouvelle offre lui tombe dessus. « A cette époque, je voulais quitter le hockey. J’avais des réflexions au sujet de ma vie privée et de mes engagements professionnels mais on m’a fait une proposition de poste dans un autre département de la Fédération, c’était l’occasion d’amener ma touche et ma vision.». Il prend alors les reines en tant que vice-président de la Fédération Suisse de hockey sur glace.
Parallèlement, en 2021, Marc-Anthony reprend la direction des écoles d’Ollon mais ce n’est pas pour autant que le Chablaisien vise la lune : «Vous pouvez biffer le mot «directeur», je suis le capitaine d’un gros paquebot et je crois en l’esprit d’équipe. Je privilégie tout ce que l’on arrive à faire tous ensemble et j’aime ressentir la satisfaction quand les choses fonctionnent bien après.».
Le Chablaisien ne semble pas pour autant souhaiter postuler à la présidence de la Fédération: «Aujourd’hui je fais 40’000 km et vois une centaine de matchs par année, je travaille pour le développement du hockey mais aussi pour la promotion du hockey féminin ; mon poste en tant que vice-président jusqu’à la fin de mon mandat en 2027 me convient très bien et j’ai une perspective claire de la suite. Je ne suis pas carriériste et ne recherche pas les titres ; cela m’est toujours en quelque sorte tombé dessus.»
Le mot de la fin
«Mon but est qu’il puisse avoir de plus en plus de personnes qui adhérent aux mouvements sportifs et aux émotions. Le Hockey m’a beaucoup donné mais je reste un voyageur…»
Texte : Julia Delattre
Photos : Archives de Marc-Anthony Anner