Une étoile discrète se profile dans le Chablais.

On voit apparaître une brindille scintillante sur la glace et tout le monde retient son souffle ; Lylwenn Rigo envoûte le public avec une grâce enchanteresse, enchaîne les pirouettes avec légèreté. À 18 ans, la patineuse du CP Monthey gravit les échelons avec rigueur, un par un et ira jusqu’au bout, c’est certain.

On retrouve Lylwenn chez elle à Monthey pour discuter de cette passion qui l’anime depuis toute petite : le patinage artistique. Jeune fille très discrète, c’est clairement sur la glace qu’elle s’exprime. Elle explique le début de son parcours étroitement lié à une histoire familiale : « C’est ma maman qui m’a inspirée, elle formait les petits à l’école de hockey, à la patinoire du Verney et vers 4 ans, j’ai suivi ses cours. D’abord on apprend à patiner, puis j’ai rapidement aimé le côté artistique plutôt que le côté hockey ».

La grâce et l’élégance.

Photo : Lylwenn Rigo

Le patinage artistique dans le sang.

Depuis, et ce, malgré l’assiduité que demande cette discipline, Lylwenn a poursuivi méticuleusement son ascension et avoue : « Je n’ai jamais vraiment pensé à arrêter, cela fait partie de mon quotidien ». Elle a su trouver un équilibre entre sa vie scolaire et ses quelques 20 heures par semaine d’entraînement sur glace. Au C.O. elle avait pu obtenir des allègements de cours pour mener à bien son rêve de patineuse.

Lorsque commencent les concours…

« À la base, ce sont des petites compétitions au niveau régional, puis vers 14 ans, c’est en passant un des tests clés que j’ai pu faire partie d’une catégorie au niveau suisse. À partir de là, on a accès aux Swiss Cup qui sont des compétitions permettant de se qualifier au championnat suisse. Dès 16 ans, les patineuses peuvent accéder à la catégorie « mixed age ». À cette étape du parcours, notre athlète montheysanne, obtient une belle 3e place en championnat pendant deux ans de suite.

A 18 ans Lylwenn a déjà un gros potentiel.

Photo : Lylwenn Rigo

Beaucoup de sacrifices pour arriver dans le haut de la pyramide.

Le patinage artistique, c’est énormément de travail. Il faut pratiquer toujours et toujours les mêmes figures, apprendre sans faille ses chorégraphies, s’essayer à des pirouettes toujours plus fluides tendant vers une certaine perfection inéluctable. Dans cette discipline, il n’y a pas de place pour l’à peu près. Lylwenn le sait bien et afin de performer encore mieux, elle s’entoure, en plus de ses entraîneurs du club, d’un coach spécialisé visant à combler sa petite faiblesse du côté artistique : « Les sauts, c’est ce que je fais de mieux. En concours, il y a une note technique et une note artistique. J’étais plus forte en technique et j’ai dû beaucoup travailler l’aspect artistique. À présent, je préfère l’expression artistique ». Et lorsqu’elle patine, cela se voit !

L’équilibre entre étude et sport.

La jeune Valaisanne reconnaît qu’à un moment, le patin a pris le dessus sur ses études.  Après le C.O., il faut idéalement trouver sa vocation, mais ce n’est pas toujours facile de s’orienter professionnellement lorsque c’est une discipline sportive qui nous anime passionnément. Lylwenn a essayé, mais son énergie était tournée vers la patinoire. Soutenue par sa maman, elle a finalement pu se consacrer pleinement au patinage. Au vu de ses excellents derniers résultats, soit championne romande en 2023 et en 2024 ainsi que championne valaisanne en 2022, 2023 et 2024, la jeune adulte se sent plus posée pour se lancer dans un nouvel apprentissage et gérer un équilibre entre les deux aspects de sa vie : « Ça va beaucoup changer mon rythme, j’aurai moins le temps de patiner, mais je vais réussir ! » nous confie-t-elle avec un sourire solaire.

Lylwenn a une belle marge de progression.

Photo : Lylwenn Rigo

Ses futurs objectifs.

Le but ultime est de pouvoir intégrer l’équipe nationale, ce qui va engager encore pas mal de travail : « Il faut passer la qualification au championnat suisse junior.  J’aimerais passer le dernier test pour accéder à l’élite, catégorie que l’on a appelée maintenant « senior »  Puis pourquoi pas aller jusqu’au bout, après au niveau international. »

On fait confiance à Lylwenn car lorsqu’on la voit patiner, on sait qu’elle est en phase et à sa place : « Sur la glace, je m’exprime, je n’ai pas peur, je suis dans mon élément ».

Texte : Julia Delattre