Le Blonay Basket fête ses 50 ans avec deux jours de réjouissances, les 17 et 18 janvier. Repas de gala et animations le vendredi. Suivi le samedi par deux matchs de ligue nationale, des concours, des ateliers pour les enfants, food truck, show spectaculaire des Barjos Dunkers et une soirée DJ.
Rencontre avec Volker Tiemann, président depuis huit ans et Claude Nicolet, membre fondateur et ancien président du club. Un Président comblé puisque son équipe féminine a remporté en 2024 le titre de championne Suisse en LNB, après plusieurs saisons aux pieds du podium, sans pouvoir y accéder. Un exploit et une grande première pour le club au niveau féminin.
Mais Volker Tieman rappelle que la priorité du club reste quand même la formation. « On joue sans professionnel et la LNB est le plus haut niveau qu’on peut atteindre. La LNA n’est pas un objectif pour nous. » Selon lui, plusieurs clubs suisses de LNA ont des problèmes financiers. « Il faudrait plusieurs années pour que le basket se professionnalise comme le hockey. La structure n’est pas là. Mais Blonay a trouvé sa place : le plus haut niveau amateur. On a eu plusieurs titres masculins en 1ère ligue et notre ambition reste la LNB mais avec la substance qu’on crée nous-même, on ne va pas embaucher des américains. »
Un club formateur
Le slogan du Blonay Basket est « Grandir ensemble ! ». Avec 26 équipes et 500 membres dont 360 jeunes, Blonay est le troisième club de Suisse et le plus grand du canton de Vaud. Le nombre de membres a doublé ces huit dernières années et il y a une liste d’attente. La Riviera est une terre de basket. Claude Nicolet souligne que si Vevey reste le club phare de la région, Blonay a toujours été le club formateur par excellence. « On a fourni des joueurs qui évoluent au plus haut niveau en Suisse. Dans l’histoire du club de Blonay le basketteur dont nous sommes très fiers c’est Tabo Sefolosha qui a été formé chez nous. » Et Blonay Basket fait partie des cinq clubs à recevoir le plus d’indemnités fédérales pour formation élite aux côtés de Fribourg, Genève ou Lugano par exemple. Une statistique parlante pour un club qui fournit régulièrement des joueurs et joueuses de LNA.
Une saine concurrence
Parmi les réjouissances de ce week-end, on pourra assister à un match Blonay – Vevey (LNA). Un derby très local qui pose la question de la proximité des deux clubs et d’une éventuelle fusion. Pour Volker Tieman la concurrence est saine et nécessaire et il y a de la place pour deux clubs sur la Riviera. « Les ambitions des deux clubs sont très différentes. » Claude Nicolet rappelle que Blonay a connu une période en LNA, entre 1996 et 1999. « On s’est retrouvé avec deux clubs, Blonay et Vevey, au plus haut niveau. La question d’un rapprochement s’est posée mais ça n’a pas fonctionné. Les deux clubs se sont trouvés dans une situation financière compliquée. La personne qui était en charge du club de Blonay à cette période passait de mauvaises nuits. Mais c’était une autre époque et une autre politique du club. Et je suis content de voir que la politique actuelle est de favoriser la formation et d’encourager les meilleurs joueurs formés à Blonay à aller jouer dans des équipes professionnelles. »
Manque récurrent d’infrastructures
En Suisse le nombre de licenciés est en constante augmentation. Mais le manque d’infrastructure reste un problème. Blonay dispose de plusieurs salles mais avec des créneaux à partager avec d’autres clubs et avec les écoles. Pour Claude Nicolet, la Suisse pourrait mieux faire. « Si on voulait que le basket prenne une autre dimension, il faudrait se donner les moyens d’avoir des salles dignes de ce nom.
A l’exemple de celle de Fribourg. D’autres pays qui ont moins de moyens comme le Portugal ou les pays de l’Est ont des salles que pour le basket. Et je ne parle même pas de la France. Mais je constate que jusqu’à l’âge de 14 ans on rivalise sans problème avec les autres pays. Donc la formation de base est bonne chez nous mais les autres pays proposent peut-être plus de sport-études. »
Ceci dit le soutien des communes est bien présent. Les communes de Blonay, La Tour-de-Peilz et Montreux mettent à disposition quatre salles de niveau 2 ce qui est exceptionnel pour un club comme celui de Blonay. Pour Volker Tieman la situation n’est pas idéale mais la coopération avec les communes est très bonne. « Les communes sont de super partenaires et on est reconnaissant du soutien qu’on a. Mais c’est tous les présidents de tous les clubs qui cherchent des salles ! »
Un mouvement féminin à compléter
En Suisse il y a que 3’000 filles sur les 24’000 licenciés. Très peu de clubs suisse ont un mouvement féminin complet. A Blonay il ne manque qu’une équipe, les U18 et c’est un des objectifs de Volker Tieman pour la saison prochaine. Cela demande de trouver des heures de salle et de mettre en place un planning d’entraînement qui tienne compte des disponibilités et du nombre restreint de joueuses. « On veut renforcer le mouvement féminin pour le rendre plus intéressant et cela demande une dynamique entre les filles. » Le titre de championne Suisse en LNBF en 2024 peut certainement créer un effet d’appel dans ce sens.
Un peu d’histoire
Le Blonay Basket a été fondé en janvier 1975 sous le nom de Basket Club Blonay. Des sept membres fondateurs, cinq sont encore parmi nous, dont Claude Nicolet, 17 ans à l’époque. Il se souvient : « Avec mon ami Alexis Margot, nous étions étudiants et on avait envie de faire du basket dans notre village, à Blonay. On s’est approchés de l’instituteur du village, Jacques Clerc, qui a été le premier président du club et qui est toujours là. Mon père était également membre fondateur. On s’entraînait dans la salle Cojonnex qui n’a pas les dimensions d’un terrain de basket-ball. Il n’y avait pas d’autre salle à Blonay.
On a démarré avec une équipe de 17 joueurs et quatre ans plus tard nous étions déjà 130 membres. Le mouvement féminin a démarré très rapidement en 1977. » Il y avait sur la Riviera un réel engouement pour le basket au début des années 80. « A cette époque, Vevey a vécu ses grandes années de gloire. Je me souviens d’un match de coupe d’Europe aux Galeries du Rivage avec 2’800 personnes. Vevey avait gagné contre le Real Madrid je crois. Tout cela a donné envie à plein de jeunes de faire du basket-ball. Il y a eu une émulation incroyable et on a eu très rapidement des équipes de jeunes qui ont été inscrites en championnat. » Et les résultats ne tardent pas à arriver avec plusieurs titres de champions suisses. Avec Tabo Sefolosha et Yann Gehrig et plusieurs autres titres en U13 et U15. Il est intéressant de noter que Blonay Basket n’a jamais été relégué jusqu’en 1996. « La première équipe a démarré en 3ème ou 4ème ligue et a progressé régulièrement. Elle a joué longtemps en 1ère ligue, puis en LNB, à l’époque de Yves François, pour obtenir un titre de champion suisse en LNB. C’est suite à ce titre que le club a eu l’ambition de monter en LNA. » se souvient Claude Nicolet.
Tout le programme sur : https://blonaybasket.ch/50-ans-blonay-basket/
Texte : Gilles Scherlé
Photos : Dominique Muller