À l’aube d’une nouvelle saison, Thibault Métraux, étoile montante du short track suisse, se lance un défi ambitieux : briller en Coupe du Monde.
Après avoir validé les minima pour le 5 000 mètres et le départ groupé à Inzell, le jeune athlète rêve de rejoindre l’élite en Division A. Objectif : se hisser parmi les meilleurs lors des premières étapes au Japon et en Chine. Un défi de taille pour celui qui sait que tout se joue dans ces deux premières manches.
Des disciplines intenses et techniques.
Le patinage de vitesse et le short track sont des disciplines intenses et techniques où rapidité et stratégie se conjuguent. Le patinage de vitesse se pratique sur un anneau de glace de 400 mètres, où les patineurs, souvent en départ individuel, parcourent de longues distances en quête du meilleur chrono. À l’inverse, le short track, ou patinage de vitesse sur piste courte, se déroule sur une piste de 111 mètres et oppose directement les athlètes, qui doivent négocier des virages serrés en groupe et éviter les chutes. Ces deux disciplines exigent une puissance musculaire extrême et un sens aiguisé de l’anticipation pour gérer les accélérations et les duels.
Thibault Métraux incarne l’espoir helvétique.
Dans le monde du patinage de vitesse et du short track, Thibault Métraux incarne l’espoir helvétique. Pour cet athlète suisse, la saison 2024-2025 est un pari audacieux : intégrer l’élite de la Coupe du Monde sur longue piste. C’est à Inzell, en Allemagne, que ses espoirs ont pris forme lors des compétitions qualificatives des 26 et 27 octobre derniers, où il a atteint les minima pour le 5 000 mètres et le départ groupé. Son objectif ? Décrocher une place en Coupe du monde, avec comme premières étapes le Japon et la Chine au mois de novembre prochain.
Inzell : la Mecque de la glace en Europe.
L’équipe de Suisse a élu domicile à Inzell pour une partie de l’hiver. Connue pour ses compétitions régulières, cette ville allemande attire des patineurs de tout le continent, chaque fédération venant y valider les performances de ses athlètes pour la qualification en Coupe du Monde. Thibault Métraux, qui s’entraîne ici au sein de l’équipe nationale suisse, y a saisi sa chance en réalisant les performances attendues par Swiss Ice Skating, la fédération suisse de patinage.
L’exigence de la Division A.
La Coupe du monde de patinage de vitesse est une série de six épreuves, réparties entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord, et se terminant en février 2025. Pour y rester, Thibault Métraux devra se hisser dans les 12 premiers lors d’un 5 000 mètres ou accéder à la Division A, l’élite mondiale. L’athlète suisse entamera cette compétition en Division B, une catégorie qui représente une sorte de « seconde ligue » internationale. Ses performances au Japon (Nagano, les 22-24 novembre) et en Chine (Pékin, les 29 novembre-1er décembre) seront décisives : elles détermineront s’il pourra accéder aux épreuves suivantes en Europe et en Amérique du Nord. En cas d’échec, Thibault Métraux devra poursuivre sa saison en Allemagne et en Italie, lors de compétitions hors Coupe du Monde.
Une préparation ciblée, un financement partagé.
La préparation pour la saison se fait en grande partie en été, et, étonnamment, sur le vélo. Ce dernier mobilise des groupes musculaires similaires à ceux requis pour le short track, une discipline dans laquelle Thibault Métraux a également de l’expérience, bien que celle-ci se déroule sur une piste courte, tandis que le long track se pratique sur un anneau d’athlétisme glacé. L’année passée, Thibault Métraux a terminé sa saison en mars 2024, avec les Championnats du monde universitaires à Hamar, en Norvège. Après un mois de repos, il a repris l’entraînement en mai pour cette saison exigeante.
Le financement de ses objectifs repose sur une structure mixte : la Fédération suisse prend en charge 50 % des coûts, tandis que les 50 % restants sont assurés par des soutiens locaux, cantonaux et nationaux. Ces ressources financières permettent à Thibault Métraux de participer aux compétitions et de se concentrer pleinement sur sa quête de résultats.
« Ça va être rock n’ roll ! »
Quand on demande à Thibault Métraux s’il pense atteindre le top 12 lors de la première épreuve de Coupe du Monde à Nagano, sa réponse est sans équivoque : « Ça va être rock n’ roll, mais on va tout donner ! » Derrière cette formule, se cache la réalité d’une discipline où chaque centième de seconde compte, où la moindre erreur peut être fatale.
Thibault Métraux sait que la route vers le sommet est semée d’embûches, mais il est prêt à jouer son « quitte ou double ».
Texte : David Merken
Photos : Thibault Métraux