Le jeune patineur de vitesse termine sa première saison complète en Coupe du monde de long track avec brio.
Entre records personnels, exploit national et podiums internationaux, Thibault Métraux confirme son ascension. Retour sur une saison riche en émotions.
Une saison pleine de satisfactions
« Intense et longue », c’est ainsi que Thibault résume cette première saison complète :
« Ce fut beaucoup de boulot depuis fin octobre, entre les sélections et tous les championnats jusqu’à fin mars. Ça s’est terminé le week-end du 22-23 mars. »
Mais tous ces efforts ont porté leurs fruits : il a battu plusieurs de ses records personnels… et même un record national sur le 10 km ! Lors de l’épreuve de Calgary, il signe un temps impressionnant et dépasse le champion suisse olympien Livio Wenger :
« C’est la première fois que je le battais ! », dit-il, encore un peu surpris.
Des performances en constante progression
Au début de la saison, rien n’était joué : seuls les résultats des deux premières étapes allaient déterminer sa place pour la suite du circuit. Pourtant, le Chablaisien se montre rapidement à la hauteur. À Pékin, lors de la deuxième étape de la Coupe du monde, il bat son record personnel sur 5000 m.
Puis, lors des championnats suisses, il monte sur la deuxième marche du podium — synonyme de qualification pour le reste de la saison.
À Milwaukee, il améliore encore son chrono :
« C’était mon meilleur temps, et le reste de la saison j’ai finalement battu Livio. Je me sentais encore comme le petit nouveau, mais on savait que j’allais gentiment décoller. »
Et d’ajouter, toujours modeste :
« Ça fait un peu bizarre au début de prendre le statut de numéro 1, si on parle juste de résultats… »
Une fin de saison en beauté
La saison se conclut en Europe, avec les dernières étapes en Pologne et aux Pays-Bas. Et c’est à Heerenveen, lors de la dernière manche, que Thibault décroche son meilleur résultat de la saison : une 2e place sur le mass-start en division B.
« C’était une course incroyable ! », confie-t-il avec enthousiasme.
Le week-end du 22-23 mars marque également la fin de saison avec le championnat suisse de short track, où il décroche son troisième titre national :
« C’est plus pour le spectacle, car c’est la seule compétition qui se déroule en Suisse. Les amis et la famille peuvent venir nous voir. J’aime cette épreuve plus pour son ambiance que pour le défi sportif. »
Le long track, son vrai domaine
S’il s’essaie volontiers au short track, c’est sur les longues distances que Thibault excelle. La preuve : lors de sa toute première participation au 10 000 m, il décroche un record national avec un temps de 13 minutes 12 secondes.
« Pendant la course, ça s’est bien mieux passé que prévu. Je suis toujours plus à l’aise sur les longues distances. »
Place à la récupération… et à l’avenir
Après cette saison exigeante, place à un peu de repos. Mais pas question de se relâcher :
« Je ne patine plus que deux fois par semaine pour garder les automatismes. Je suis passé au vélo pour construire l’endurance. »
L’année prochaine s’annonce encore plus intense : il s’agira d’une saison olympique. Un défi de taille, surtout lorsqu’on doit jongler entre sport de haut niveau et études :
« Ma seule inconnue à l’heure actuelle, c’est la flexibilité que va m’accorder l’université… S’ils vont bien vouloir me laisser du temps pour patiner, ou pas… »
Texte : Julia Delattre
Photos : Philipp Dolder et Thibault Métraux