Créé en 1996 à Sierre, le rafroball intègre sur le même terrain des personnes valides et non-valides. Inspirée du handball, mais aussi du football et du basketball, cette discipline unique vise à promouvoir l’inclusion.
En 1996, quatre jeunes Sierrois, dont trois en situation de handicap, décident de fonder un nouveau sport, avec pour objectif de pouvoir jouer avec leurs camarades de classe lors de la récréation. C’est ainsi qu’est né le rafroball, une discipline qui favorise le jeu inclusif entre valides et non-valides. Avec l’aide de leur physiothérapeute et de l’association Sport Handicap Sierre, ils concrétisent leur projet.
Interview de Loryne Clivaz, coach de l’équipe sierroise.
Planète Sport (PS) : Pourquoi ce sport s’appelle-t-il rafroball ?
Loryne Clivaz (LC) : Lors de la création de cette discipline, les fondateurs se sont inspirés de leur noms de famille : « ra » pour Rapillard Thierry, « fro » pour Froissard Lionel et Jonas, et « ball » pour Prince Ballestraz.
P.S Comment le rafroball s’est-il développé depuis sa création ?
L.C : Actuellement, nous comptons plusieurs équipes en Suisse : une à Lausanne, une autre à Plan-les-Ouates, ainsi qu’à Berne, Vevey, Fribourg, Soleure, La Chaux-de-Fonds, Payerne et Sierre, ville fondatrice. Nous avons aussi une équipe qui n’a pas de lieu d’origine. Depuis septembre 2024, le rafroball s’est exporté en Belgique, premier pays hors de la Suisse.
P.S : Combien de joueurs êtes-vous et comment se déroule un match ?
L.C : À Sierre, nous avons sur les deux équipes existantes, trente et une personnes, une de quinze joueurs et une autre de seize. Lors d’un match, cinq membres jouent durant trois à quatre minutes. Puis un changement s’opère. Ainsi, nous avons une bonne gestion de la fatigue de nos athlètes. Bien sûr, cette stratégie est propre à notre club. Ce dernier est emblématique car il est toujours dans le top du classement du championnat suisse et souvent sur le podium. Très performant, il reste fair-play lors des compétitions.
P.S : Quels sont vos objectifs futurs ?
L.C : Tout d’abord, nous aimerions être davantage médiatisés afin de faire découvrir cette pratique. Nous voulons aussi développer cette discipline en Europe pour, peut-être un jour, pouvoir participer aux Jeux paralympiques. Ces objectifs restent néanmoins compliqués à atteindre, car dans ce milieu, les subventions sont coupées en deux : une pour les valides et l’autre pour les non-valides. Cette dernière est elle-même divisée en deux. Si PluSport aide financièrement les disciplines pratiquées par des athlètes avec un handicap physique, Special Olympics donne quant à lui de l’argent aux sportifs atteints d’un handicap mental. Le rafroball, un sport pratiqué par et pour tout le monde, ne rentre dans aucune de ces catégories, ce qui complique les recherches de subventions.
La prochaine journée de championnat aura lieu le 25 janvier, à Marly.
Envie d’essayer le rafroball ? N’hésitez pas à contacter Loryne Clivaz : 078 614 31 63.
Interwiew : Olivia Zufferey
Photos : Club Rafroball de Sierre