A l’Union Sportive de Collombey-Muraz (USCM) on fait du foot de père en fille. Il y a sept ans, le comité alors en place se penche sur la question : faut-il lancer des équipes féminines au sein du club ? Sous l’impulsion de l’AVF (Association valaisanne de football), le club s’active pour développer ce mouvement. Qu’en est-il aujourd’hui ?
« Lorsque nous avons lancé les équipes féminines, nous étions animés par cette volonté de faire partie des premiers wagons. Nous sentions que le football féminin cherchait à éclore. Afin de voir si le concept pouvait prendre, le club de Collombey-Muraz a organisé des entraînements découverte au mois de mai 2017 pour les petites de 8 à 12 ans et les adolescentes de 12 à 15 ans. Comme il s’agissait d’un vrai souhait de la part du comité, une grande vague de publicité et de promotion a été déployée », explique Yann Bagaïni
Impatiente de jouer.
Photo : USCM
« Au début, il y avait une trentaine de participantes, puis en l’espace d’une semaine, on est passé à quarante filles. A partir de la saison 2017-2018 on avait déjà deux équipes de juniors, les FF-12 et les FF-15 ! » À préciser que ce sont des équipes uniquement féminines.
Offrir de nouvelles perspectives.
L’entraîneur nous explique qu’il a constaté que la création de ce mouvement féminin a clairement ouvert de nouvelles portes aux jeunes filles qui n’osaient pas ou ne souhaitaient pas jouer dans des équipes mixtes. Avec une partie du club désormais dédiée à leur développement, elles se sentent en confiance et peuvent enfin jouer le sport qu’elles aiment en disposant d’un espace qui leur est propre. D’ailleurs, Yann Bagaïni qui a pris en 2023 la responsabilité du mouvement féminin au sein de l’USCM, met tout en œuvre avec le comité, pour que ces jeunes demoiselles puissent évoluer sous une identité singulière : « Nous avons fait faire des maillots uniquement pour les filles. Toutes les équipes féminines jouent avec un maillot identique, elles sont ainsi différenciées des groupes masculins au sein de notre club. C’est important pour nous que les filles puissent disposer de leur propre image », assure le responsable des féminines.
Attentives aux explications de l’entraîneur.
Photos : USCM
Le développement suivant son cours, une équipe de FF-19 a vite pu être inscrite au club valaisan. En effet, les petites grandissant, il fallait assurer la continuité de la formation de leur sport favori. Yann se souvient avec émotion : « Avant, il n’y avait qu’une seule fille qui évoluait au sein du club avec les garçons… Aujourd’hui, elle est au FC Sion Féminin M-15 et fait partie des très bonnes joueuses. »
Un club qui a su anticiper l’avenir.
Le club de Collombey-Muraz semble avoir été assez précurseur dans ces initiatives. Très enthousiaste, le coach mentionne : « Aujourd’hui, on doit refuser du monde ! Le foot féminin, c’est l’avenir du foot. C’est un mouvement encore assez récent et il y a tout à faire. Pour les clubs, il y a encore un gros travail à mettre en place. Il faudrait que d’autres institutions s’ouvrent rapidement aux équipes féminines. »
Prête à entrer en jeu.
Photo : USCM
Actuellement à l’USCM, ce sont cinq équipes féminines qui sont en place, dont une école de foot 100 % féminine. Sur 320 juniors dans le club, il y a environ un tiers de footballeuses. Cela semble une vraie réussite et vient également de la motivation des coachs en place qui se donnent corps et âme pour défendre les qualités du sport féminin. « Dans les équipes féminines de foot, il existe encore de vraies valeurs. Il y a souvent plus de discipline chez les filles », nous confie Yann Bagaïni.
L’avenir semble prometteur.
La saison prochaine est déjà en pleine réflexion et le comité s’active aux préparations. L’USCM dispose d’un très bon contingent et souhaite entreprendre toutes les démarches possibles afin d’intégrer de nouvelles équipes et ainsi offrir de l’importance au foot féminin. A noter qu’un tournoi 100 % féminin est organisé le 15 juin prochain au Stade des Plavaux.
L’objectif ultime pour le comité : « Dans les deux années, nous espérons créer une équipe féminine active au sein du club et continuer de développer ce mouvement depuis l’école de foot, donner la possibilité aux filles de pouvoir s’épanouir dans leur sport en parallèle de leurs études. Cela me touche particulièrement, car ça concerne également mes propres enfants et je voudrais les voir réaliser leur rêve. »
Texte : Julia Delattre