Elle est snowboardeuse, base-jumpeuse, pilote d’avion sur glacier et pratique la Wingsuit. Autant dire que Géraldine Fasnacht est une sportive de haut vol. Rencontre avec une passionnée rayonnante et solaire.
Bonjour Géraldine, bonne année ! Parlez-nous de votre parcours, vos débuts, comment tout a commencé ?
Bonne année à vous aussi, j’ai eu de la chance avec mes parents qui sont très très sportifs, mon papa faisait du marathon, beaucoup de ski, ma maman également beaucoup de ski et beaucoup de tennis, on aimait beaucoup la montagne donc du coup l’hiver on allait skier à Verbier, à peine j’ai su marcher, j’étais déjà mise sur les skis. Mais le snowboard a clairement été une révélation pour moi. Cette discipline n’était pas faite pour rester sur les pistes. Et très vite le freeride est devenu une passion.

Photo : Géraldine Fasnacht-Verbier
Est-ce que l’adrénaline est vitale dans votre carrière sportive, ou pas nécessairement ?
Non ce n’est pas ce que je recherche. Mais une petite addiction quand même je dois l’avouer. Ce que je recherche moi, c’est la connexion avec la nature et les éléments comme la neige ou l’air quand je vole avec la Wingsuit. Et c’est ça qui me rend accro.
Est-ce que les sensations fortes que vous vivez dans vos disciplines sportives ont été un frein dans votre carrière ou, au contraire, un levier pour vous dépasser ?
Mes sports sont, en réalité, très doux. Ils sont intenses à cause de la connexion avec les éléments et parce qu’ils ne laissent aucun lieu à l’erreur. Mais il y a 20 ans, les médias les percevaient très mal. Pour eux, c’était des sports dangereux et ils ne voyaient pas la beauté de ces sports. Ils ont toujours vu le côté négatif. Donc oui ça été un frein dans ma vie pour attirer des sponsors. Mon sport m’a porté dans ma vie.
Snowboard, Wingsuit, base-jump, pilote d’avion… Auriez-vous pu être prof de yoga, ou est-ce inimaginable ?
J’adore le yoga et j’en pratique régulièrement, mais moi, je préfère tracer des lignes.

Photo : Maxime Schmid
Les sensations fortes sont-elles innées chez vous ou sont-elles venues petit à petit au fil des années ?
J’ai toujours aimé les sensations fortes, depuis toute petite. Je n’étais pas du genre à jouer avec des poupées ou à porter des tutus. J’aime les sports « de garçons » : le ski, le snowboard, le BMX, et bien d’autres encore.
Votre rêve le plus fou dans le monde du sport, ce serait lequel ?
Au Nordend, (Rêver au-delà des limites,dernier film réalisé par Géraldine),Mon objectif était d’atterrir avec un petit ULM de 300 kilos, doté de seulement 100 chevaux, à 14 000 pieds (4 200 mètres), sur une petite plateforme située sur le Mont Rose. C’est l’endroit le plus élevé et le plus technique des Alpes en raison de sa configuration. J’avais très peu d’espace pour atterrir et décoller, et les conditions étaient extrêmement exigeantes : il fallait très peu de vent en altitude et une neige parfaite.
Pendant trois ans, j’ai tenté de rider cette pente, mais sans succès, car elle n’était jamais en conditions. Cette face est pratiquement en glace 365 jours par an. Mais l’année dernière, c’était la journée idéale. Tout était aligné : la neige avait enfin adhéré à la glace, et j’ai pu descendre cette pente raide en snowboard

Photo : Raphaël Surmont
3 mots pour décrire votre carrière sportive ?
passionnée, déterminée et inspirée.
Le bonheur il est sur terre ou dans les airs ?
Le bonheur il est dans la nature, de toute façon tout ce qui est en rapport avec la nature c’est beau.
Interview : Stéfanie Rossier