Âgé de 28 ans, Alexis Bayard est l’un des meilleurs escrimeurs de Suisse. En pleine ascension, qualifié de dernière heure pour les JO de Paris 2024, il a eu un coup d’arrêt lors de cette compétition. Il se livre sans détours..
Alexis, bonjour, parlez-nous de votre parcours professionnel, comment tout a commencé ?
J’ai commencé l’escrime à 8 ans. Je m’étais cassé la jambe et je ne pouvais pas faire de sport. Je m’ennuyais terriblement et ma mère m’a proposé d’aller voir un cours d’escrime qui était donné par ma cousine pour m’occuper. Une fois rétabli, j’ai voulu essayer et depuis je n’ai plus jamais lâché l’épée.
Pourquoi avoir choisi ce sport-là spécifiquement ?
C’est un sport qui m’a tout de suite plu car il allie la rapidité de réflexion dans un sport explosif. C’est un jeu d’échecs à très grande vitesse. Cette spécificité à l’escrime m’a énormément plu.
A choisir entre la compétition et le plaisir de participer quel serait ce choix ?
Je trouve beaucoup de plaisir à la compétition. C’est dans la compétition que je trouve la volonté de toujours vouloir s’améliorer et de se surpasser. Le sport de compétition m’a appris des valeurs comme la résilience qui, à mon avis, sont difficiles à retrouver dans la seule volonté de participer. Finalement, lorsque l’on gagne une compétition cela procure des émotions que l’on ne peut retrouver ailleurs. Donc clairement, je prends le choix de la compétition.
Quel a été votre plus beau souvenir de compétition ?
Parmi mes plus beaux souvenirs de compétitions, je citerais ma victoire en coupe du monde par équipe à Tbilissi. C’était ma première médaille au niveau élite en coupe du monde et en plus avec la plus belle des couleurs. De plus, le fait de gagner ensemble avec l’équipe de Suisse a encore amplifié mes émotions car nous avons partagé ensemble toute la longue journée de compétition jusqu’à la victoire.
En escrime vous êtes plutôt solo ou à plusieurs ?
Je ne peux pas trancher. J’aime beaucoup les deux. En équipe, les émotions sont plus fortes car on est ensemble. C’est magnifique dans la victoire mais cela peut aussi être plus difficile dans la défaite ou lorsque l’on a un mauvais jour. En individuel, c’est plus un combat contre soi-même pour ne jamais rien lâcher. Je trouve du plaisir dans les deux.
L’escrimeur national ou international que vous rêvez d’affronter, ce serait qui ?
Je n’ai pas vraiment d’idole avec qui je rêverais de croiser le fer.
Quels sont vos objectifs et vos projets pour les années à venir ?
Pour cette saison, je souhaite faire une médaille au championnat du monde. Pour les années à venir, je ne peux pas encore y répondre. Après les Jeux Olympiques de Paris 2024, j’ai décidé de continuer ma carrière pendant 1 année pour me laisser le temps de décider de la suite de ma vie avec un peu de recul. Je ne sais donc toujours pas à quoi ressemblera le futur.
Alexis Bayard en 5 mots ?
Franc, joueur, résilient et sympathique. Je laisse à ceux qui me connaissent trouver le 5ème.
Texte : Stéfanie Rossier
Photos : Swiss Fencing/ Bizzi team.